

Ligue 1: le Jour J pour le Paris FC
Le grand jour est arrivé pour le Paris FC qui retrouve la Ligue 1 après 46 ans d'absence, dimanche à Angers, escorté par d'immenses attentes après son rachat par la famille Arnault, même si le club veut pour le moment cultiver une image modeste.
L'affiche n'est certes pas très prestigieuse mais la remontée parmi l'élite d'une deuxième équipe de la capitale et sa prise de contrôle par la holding du propriétaire du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, ont suscité une telle effervescence que ce premier déplacement est en soi un petit événement.
Avec les moyens mis à disposition par les repreneurs (un budget évalué à plus de 100 millions d'euros) associés à l'expertise sportive de Red Bull, le PFC n'est pas revenu en L1 pour faire de la figuration. L'ambition est claire: "installer progressivement" le club en Europe, comme l'a assuré son président Pierre Ferracci, et tenter de se faire une place à Paris aux côtés du mastodonte PSG.
Mais si géographiquement, un trottoir sépare seulement le stade Jean-Bouin, qui accueillera les matches du PFC à domicile, du Parc des Princes dans le 16e arrondissement de la capitale, il y a encore un monde entre les deux formations. Pas question donc de brûler les étapes pour le promu: cette première saison de l'ère Arnault sera d'abord celle de la découverte d'un nouvel environnement et l'objectif sportif reste mesuré à court terme.
"On fait preuve d'une grande prudence", explique ainsi Pierre Ferracci.
Le discours est repris par l'entraîneur Stéphane Gili, en poste depuis 2023 et artisan de la remontée en L1.
- "Deux tests" -
"On est très contents d'écrire une page importante du club. On veut être conquérants, avec beaucoup d'ambition et de détermination. Mais il faut faire preuve d'humilité. La priorité c'est de se maintenir durablement en Ligue 1. Pour l'instant, le maintien, c'est le maître-mot", a expliqué vendredi le technicien de 51 ans.
Pour y parvenir, Gili va pouvoir s'appuyer sur l'essentiel du groupe qui a bouclé le championnat de L2, à la 2e place derrière Lorient, lors de l'exercice précédent. Mais la patte Red Bull se fait déjà sentir au niveau du recrutement avec les signatures de deux jeunes défenseurs, le Brésilien Otavio (23 ans), en provenance de Porto, et Nhoa Sangui (19 ans), transfuge de Reims. L'expérimenté attaquant nigérian Moses Simon (30 ans, ex-Nantes) complète un mercato qui n'est cependant pas terminé.
Selon plusieurs médias, le gardien allemand Kevin Trapp, ancien du PSG (2015-2018) âgé de 35 ans, est en discussions avancées pour s'engager avec le Paris FC afin d'épauler l'international Espoirs Obed Nkambadio (22 ans).
"On a toujours dit qu'on voulait six, sept joueurs. Aujourd'hui il y en a trois. Le mercato est toujours en cours et on travaille avec intelligence. On essaye d'être cohérents dans ce qu'on veut faire mais en étant discrets", a affirmé Gili.
En l'espace de deux journées, le PFC va avoir un joli aperçu des chausse-trappes qui le guettent en L1 en se frottant à deux profils totalement opposés. Il y aura d'abord Angers, qui a lutté pour sa survie la saison dernière (14e), avant un déplacement au Vélodrome, le 23 août, pour défier l'OM, cador du championnat et dauphin du PSG en 2024-2025. Une sorte de "clasico bis" qui risque d'être particulièrement tendu, surtout après la défaite des Marseillais à Rennes vendredi (1-0).
"Notre préparation a été cohérente mais après il y a la compétition, un nouvel environnement, d'autres exigences. Ce seront deux tests. A Angers, il faudra lancer une dynamique positive et prendre les premiers points. On va se jauger. On verra à Angers où on se situe", a estimé Stéphane Gili.
L.Cattaneo--MJ