

Mondiaux de natation: après le record, Léon Marchand se pare d'or
Un jour après avoir pulvérisé le record du monde de la distance, Léon Marchand s'est offert l'or du 200 m quatre nages pour la troisième fois de sa carrière, jeudi aux Championnats du monde de natation de Singapour.
Déjà titré sur la distance en 2022 et 2023, le Français s'est imposé avec un chrono de 1 min 53 sec 68/100, sans record du monde cette fois mais avec tout de même la deuxième meilleure performance de l'histoire.
A 23 ans, il remporte au passage le sixième titre mondial de sa carrière. "C'est classe, c'est trop bien !, a réagi Marchand. C'est le troisième sur 200 m quatre nages. C'est une discipline que j'apprécie particulièrement, c'est très fun. Ça devient presque du sprint pour moi maintenant et c'est assez fun de voir jusqu'où je peux aller."
Le héros des Jeux de Paris, auréolé de quatre titres olympiques l'an dernier, a devancé deux de ses partenaires d'entraînement au Texas, l'Américain Shaine Casas (1 min 54 sec 30), qui l'a titillé jusqu'au bout, et le Hongrois Hubert Kos (1 min 55 sec 34).
Le Toulousain avait choqué la planète natation mercredi en pulvérisant dès les demi-finales le record du monde du 200 m quatre nages qui datait de 2011 en 1 min 52 sec 69. Malgré les efforts consentis la veille et une récupération difficile, il est parvenu à confirmer en finale.
- "De bons repères" -
"Ça pique tout le temps! (...) Je savais que ça allait être dur, parce que j'ai très mal dormi la nuit dernière. J'étais tout excité, j'avais beaucoup d'adrénaline. J'ai essayé de lire, de me calmer, mais ce n'était pas facile", a-t-il reconnu.
"J'avais un flot de pensées constant, donc pour dormir, c'est compliqué. J'ai pris de la mélatonine pour m'endormir rapidement... Impossible. J'ai raté le train. Je me suis refait la course, les discussions avec les proches, les coachs... Je me suis levé à 12h30, donc il a fallu se réveiller toute la journée. C'était un peu dur, (mais) il y avait un titre à aller chercher."
La victoire en poche, le nageur polyvalent a immédiatement identifié des éléments à améliorer pour se projeter vers la suite. "Je pense que je manque encore un peu en crawl. Hier soir (mercredi), je me suis demandé: +Est-ce que je peux finir plus vite la prochaine fois?+", a-t-il expliqué.
"La prochaine fois, ce sera peut-être dans quelques années... Mais c'est une discipline dans laquelle je progresse assez vite. J'ai de bons repères maintenant, donc ça le fait."
- Grousset "un peu crispé" -
Il aura une nouvelle chance de titre individuel dimanche avec le 400 m quatre nages, course dont il détient le record du monde depuis 2023.
Quelques instants après la course de Marchand, l'autre champion du monde français de la semaine, Maxime Grousset, s'est élancé pour la prestigieuse finale du 100 m nage libre. Après son titre sur 50 m papillon lundi, il n'a cette fois pu prendre que la 7e place.
"Un peu crispé" de son propre aveu, le Néo-Calédonien a terminé en 47 sec 59. "Je n'ai pas réussi à nager suffisamment relâché, car j'ai voulu partir un poil plus vite sur le premier 25 mètres. Ce n'est pas une mauvaise course, mais c’est un peu en-dessous de ce que je pensais faire", a-t-il reconnu.
La victoire est revenue au Roumain David Popovici, auteur du chrono supersonique de 46 sec 51, à 11 centièmes du record du monde. Il s'agit de la deuxième meilleure performance de l'histoire sur la course reine.
Il a devancé l'Américain Jack Alexy (46 sec 92) et l'Australien Kyle Chalmers (47 sec 17). Comme en 2022, le Roumain réalise le doublé du sprint après sa victoire en finale du 200 m mardi.
M.Bernard--MJ