

Top 14: Bayonne douche les Clermontois et rejoint Toulouse en demi-finale
Bayonne, pour ses premières phases finales depuis 33 ans, a maitrisé son match et ses émotions vendredi pour dompter Clermont (20-3) en barrages et s'offrir un ticket pour les demi-finales à Lyon où l'attend l'ogre Toulouse.
Et Jean-Dauger s'est mis à chanter sous la pluie leur amour pour cette Aviron fait de vieux grognards inspirants, de quelques jeunes pépites locales et de suffisamment de moelle pour continuer de croire, continuer de rêver.
Les Bayonnais n'avaient plus atteint le dernier carré depuis 43 ans et une défaite contre Béziers (19-12) ni croisé le Stade Toulousain en phases finales depuis 1985.
Mais leur manager Grégory Patat y croyait fort jeudi quand il disait "on a écrit l'histoire, mais il ne faut pas que ce soit une finalité. C'est une autre compétition qui commence, et il ne faut pas fixer de limites".
Pas inhibé par l'enjeu, convaincu de ses forces, le novice basque, avec quand même quelques joueurs ayant déjà goûté aux matches couperets du printemps, a tenu son rang d'équipe invaincue cette saison à domicile.
Jamais dans ce barrage, disputé dans des conditions orageuses avec une pluie soutenue bridant le jeu, Bayonne n'a été inquiété par des Jaunards finalement pas invités.
Dominateurs tout du long, hormis sur quelques touches perdues, l'Aviron a pesé et son buteur Joris Segonds, si malheureux contre Bordeaux-Bègles en demi-finale l'an dernier - sa dernière transformation pour égaliser avait touché le poteau - a assumé son rôle avec deux pénalités et un drop, son 4e de la saison, en première période.
- Lopez décisif sur son premier ballon -
Son vis-à-vis argentin, le doyen Benjamin Urdapilleta, a eu moins de réussite pour sa dernière en pro, dans l'occupation mais aussi face aux perches pour punir les fautes locales. Ces deux échecs ont coûté cher quand tout le monde s'est mis à l'abri à la pause (9-3).
L'Aviron pouvait se sentir mal payé au regard de ses intentions, toujours aussi prégnantes à la reprise. Mais un échec de Segonds (43e) et deux pénaltouches égarées ont retardé son envolée au score.
Elle est toutefois intervenue au changement de charnière avec l'entrée du patron et âme des Basques, Camille Lopez, décisif face à ses anciennes couleurs sur son premier jeu au pied à destination de Tom Spring, qui s'est joué d'Alex Newsome pour finir enfin derrière la ligne (14-3, 56e).
Les joueurs de Grégory Patat, enthousiastes, n'ont jamais lâché l'étreinte si ce n'est sur un cafouillage de Cheikh Tiberghien près de son enbut qui a failli relancer le suspense. Mais l'essai qu'Anthime Hemery a cru marquer a été refusé à la vidéo (62e).
Sans autres ressorts, les hommes de Christophe Urios n'ont fait que subir sur la fin, concédant plusieurs pénalités dont une convertie par Lopez pour un succès salué par le peuple ciel et blanc, en quête de billets pour le plus grand défi de leur club au 21e siècle: défier dans une semaine le double tenant du titre toulousain pour une place en finale.
G.Lombardi--MJ