

Mondial des Clubs: avec Dembélé et Doué, le soleil se lève à l'ouest pour le PSG
"Désiré, il a tout !". Rennes, observe avec émerveillement mais sans surprise l'éclosion de Desiré Doué et la confirmation d'Ousmane Dembélé, fers de lance du quadruplé historique réalisé par le Paris SG et purs produits de la formation locale.
Après Eduardo Camavinga avec le Real Madrid (2022, 2024), et Mikaël Silvestre avec Manchester United (2008), Dembélé et Doué ont rejoint la liste des joueurs formés à Rennes ayant remporté la Ligue des champions.
"C'est une très grande fierté (...) parce que c'est un effort continu depuis une quarantaine d'années autour de la formation", pouvait jubiler Arnaud Pouille, le président du club, mercredi dernier, dans un entretien à l'AFP.
Malgré un parcours parfois conflictuel avec Rennes, au moment de passer pro -- il avait "séché" un stage d'avant-saison à l'été 2015 parce qu'il voulait partir --, "Dembouz" avait déboulé sur les terrains de Ligue 1 la saison suivante avec ses accélérations fulgurantes et ses crochets dévastateurs.
Mais à Dortmund puis Barcelone, il n'avait jamais semblé concrétiser tout à fait son immense potentiel.
- La "prise de conscience" de Dembélé -
En Catalogne, "il faisait des chevauchées très longues, à la fois offensivement et défensivement, ce qui ne permettait pas forcément d'avoir une lucidité suffisante pour avoir cette faculté à marquer", a analysé Philippe Barraud, directeur du recrutement du centre de formation rennais.
Au club depuis 23 ans, Barraud apprécie le palier franchi par son ancien protégé avec Luis Enrique.
"Ça vient des deux. C'est une prise de conscience, à un moment donné, et puis il y a aussi celui qui vous fait prendre conscience, en fin de compte", a-t-il résumé.
"Aujourd'hui, il est dans un bloc-équipe qui lui correspond. Il est beaucoup plus mature, beaucoup plus dans la réflexion et il a sûrement d'autres objectifs qui se sont mis en place vis-à-vis de ça", a ajouté le recruteur.
Doué, lui, a eu un parcours plus "fluide", a témoigné auprès de l'AFP William Stanger, coach des U19 rennais mais qui l'a dirigé en U14 et en équipe réserve.
"Il est arrivé à l'école de foot (à 6 ans, NDLR), donc il est passé vraiment par toutes les étapes de la formation rennaise jusqu'aux pros", rappelle le technicien qui se souvient d'un gamin dont le "talent sautait aux yeux".
"Désiré, il a tout: il a la technique, il a le mental, il a l'aspect athlétique, il est fiable, il se blesse rarement", énumère encore Stanger qui loue aussi le modèle "sur le plan éducatif".
- Doué "se nourrit de la lumière" -
"C'est quelqu'un de très respectueux, très poli, bien éduqué. C'est quelqu'un qui a une mention au bac aussi, mention bien", souligne-t-il.
Un an après son départ de Rennes, Doué a encore progressé.
"Il pouvait des fois être dans le dribble alors qu'il fallait être dans la passe et inversement. Depuis 4-5 mois (...) il est juste dans son déplacement, il est juste dans sa prise (de balle), il est juste dans sa passe (...) et tout son talent se met finalement en marche", a détaillé Stanger.
"Ce qui distingue un bon joueur, d'un très, très bon joueur c'est ce qu'il est capable de faire à très haute intensité(...) Quand vous voyez la vitesse gestuelle avec laquelle (Désiré Doué) produit les choses, vous ne voyez pas beaucoup d'autres joueurs le faire aujourd'hui", renchérit Philippe Barraud.
Malgré son nouveau statut, acquis notamment avec son doublé et sa passe décisive en finale de C1 contre l'Inter Milan (5-0), le meilleur est sans doute encore à venir, peut-être dès la Coupe du Monde des clubs qui démarre dimanche pour les Parisiens, qu'il abordera sans complexe.
"L'enjeu, ça lui glisse dessus parce qu'il se nourrit de ça. Il se nourrit de la foule, il se nourrit de la lumière. C'est comme si c'était une forme d'essence pour lui. C'est plus un besoin qu'une inhibition", a conclu William Stanger.
F.Lambert--MJ