

Saint-Denis: héritage des JO-2024, le centre aquatique olympique s'ouvre au grand public
Après le quadruple champion olympique Léon Marchand, place aux collégiens Ayat, Manel et Maxim: le Centre aquatique olympique (CAO), l'une des deux seules infrastructures construites spécialement pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a ouvert ses portes au public lundi.
Lors d'une cérémonie d'inauguration, des anneaux olympiques ont été dévoilés sur le parvis peu après 11H00, devant un parterre d'officiels et d'élus locaux, dont la ministre des Sports Marie Barsacq.
Celle-ci a salué "l'héritage" de ces Jeux "pour la haute performance mais aussi pour les territoires, les habitants, la jeunesse".
Un équipement d'autant plus impératif à rentabiliser qu'il a coûté au total près de 175 millions d'euros, au lieu des 90 millions prévus dans le projet définitif déposé en septembre 2017.
Le vaste complexe à la structure concave en bois est le plus grand centre aquatique de France avec quatre bassins mais aussi une salle d'escalade, un espace fitness et neuf terrains de padel.
C'est aussi le seul à pouvoir accueillir des compétitions de haut niveau dans toutes les disciplines de la natation: dès 2026, les meilleurs nageurs et nageuses s'y affronteront lors des Championnats d'Europe.
Seule piscine disposant de quatre hauteurs de plongeoirs, allant jusqu'à 10 m, elle permettra l'entraînement de l'équipe de France de plongeon, qui a déjà investi les lieux, juste à côté du grand bassin où barbotent des collégiens.
- "Une des meilleures piscines du monde" -
"On est hyper heureux", confie Jules Bouyer, plongeur olympique de 22 ans, tout juste sorti de l'eau en maillot de bain siglé "France". "Quand j'étais petit, je plongeais à Lyon dans une piscine où c'était compliqué d'avoir des créneaux, une bonne planche et là on se retrouve dans l'une des meilleures piscines du monde".
Dépouillée de la signalétique des Jeux et "avec des scolaires qui nagent, (la piscine) est plus vivante", sourit-il, avant de retourner plonger.
Joie partagée pour Ayat, 11 ans, ruisselante d'eau chlorée et bonnet rose sur la tête. "C'est très sympathique, c'est très ouvert comparé à la piscine de la Baleine à Saint-Denis et c'est aussi très propre", se réjouit la jeune nageuse.
A proximité, d'autres collégiens battent des pieds péniblement dans le petit bassin.
Manel loue "l'espace" pour pouvoir nager "comme on veut", au bord du bassin modulable, pouvant atteindre jusqu'à 70 m de long.
Avec ses camarades du collège Garcia-Lorca, elle est venue à pied en 10 minutes. Si, pour l'instant, le complexe flambant neuf trône à côté de l'autoroute A1, dans un endroit quasi désert, un parc sera aménagé, en plus de la passerelle qui relie déjà la piscine au Stade de France.
Le président (PS) de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a défendu lors de l'inauguration un bâtiment "utile aux habitants": "L'Ouest de la Seine-Saint-Denis est maintenant dans la moyenne nationale" du nombre de piscines par habitant, dans un département où un enfant sur deux ne sait toujours pas nager en sixième.
"Le CAO va nous permettre de multiplier par six notre capacité d'accueil de scolaire", s'est félicité de son côté Mathieu Hanotin, maire socialiste de Saint-Denis.
En attendant, peut-être, que le prochain Léon Marchand ait appris la natation au CAO de Saint-Denis.
P.Dubois--MJ