Ukraine : Zelensky se dit prêt à organiser une présidentielle si la sécurité est garantie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mardi être "prêt" à organiser une élection présidentielle en Ukraine à condition que ses alliés puissent garantir la sécurité du scrutin, et compte envoyer rapidement à Washington sa proposition révisée du plan Trump visant à mettre fin à la guerre avec la Russie.
"Je suis prêt pour des élections", a affirmé le chef de l'Etat ukrainien aux journalistes pendant un déplacement en Italie, répondant aux critiques de Donald Trump sur l'absence de nouveaux scrutins en Ukraine.
"Je demande maintenant, je le déclare ouvertement, aux Etats-Unis de m'aider, éventuellement avec les collègues européens, à garantir la sécurité pour la tenue d'élections", a dit M. Zelensky.
Le président américain a estimé mardi dans un entretien avec le site internet Politico que l'Ukraine, qui "a perdu beaucoup de territoires", devrait organiser des élections, accusant Kiev d'"utiliser la guerre" pour s'en abstenir.
Mais la loi martiale, en vigueur depuis le déclenchement en février 2022 d'une vaste offensive russe contre l'Ukraine, interdit l'organisation de scrutins dans de telles circonstances.
M. Zelensky a dit qu'il demandait aux députés de préparer "des propositions sur la possibilité d'amender (...) la législation sur les élections sous (le régime de la) loi martiale".
"C'est un comportement courageux, démocratique et de résistance à la guerre", a réagi la ministre française déléguée aux Armées, Alice Rufo.
En Italie, où le dirigeant ukrainien a rencontré le pape et la Première ministre Georgia Meloni, il a également affirmé qu'une version révisée du plan Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine serait remise aux Américains.
"Les volets ukrainien et européen sont désormais plus avancés et nous sommes prêts à les présenter à nos partenaires américains", a écrit sur X M. Zelensky mardi, évoquant plus tard devant la presse une transmission mercredi.
Il a confirmé que la proposition américaine initiale pour une sortie du conflit avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la questions des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.
Sous pression de Donald Trump qui souhaite arracher un accord de paix, M. Zelensky s'est entretenu lundi à Londres et à Bruxelles avec des dirigeants européens qui ont affiché leur solidarité avec l'Ukraine.
Léon XIV, s'exprimant après une entrevue avec M. Zelensky, a commenté ces processus sans dissimuler son inquiétude.
"Chercher un accord de paix sans inclure l'Europe dans les discussions n'est, permettez-moi de le dire, pas réaliste", a-t-il dit.
Quant au plan de Donald Trump, "malheureusement, certaines des parties que j'ai lues apportent un énorme changement dans ce qui était depuis de nombreuses années une véritable alliance entre l'Europe et les Etats-Unis", a ajouté le pape américain.
Le président américain, qui souffle le chaud et le froid dans ses relations avec son homologue ukrainien, l'a accusé de ne "pas avoir lu" les dernières propositions de son gouvernement, considérées par les alliés de l'Ukraine comme trop favorables à Moscou.
- Garanties et territoires -
Le plan de Washington prévoyait que Kiev cède des territoires non occupés par la Russie en échange de promesses de sécurité jugées insuffisantes pour répondre aux aspirations de l'Ukraine à rejoindre l'Otan.
Selon M. Zelensky, la question territoriale et les garanties de sécurité internationale figurent parmi les principaux points de blocage.
Il a notamment souligné lundi qu'il n'avait "aucun droit légal" ni "moral" de céder des territoires ukrainiens à la Russie, et a indiqué n'avoir à ce stade pas reçu de réponse précise sur "ce que nos partenaires seront prêts à faire en cas de nouvelle agression de la Russie".
Giorgia Meloni a maintenu son soutien à Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022, malgré les réticences de Matteo Salvini, le chef de la Ligue, l'un de ses alliés au sein de coalition.
Rome a fourni des armes à l'Ukraine, mais uniquement pour un usage intérieur, et exclut l'envoi de troupes tel que proposé par Londres et Paris.
Enfin, sur le terrain, un soldat britannique a été tué mardi en Ukraine, dans un "accident" qui s'est produit "loin des lignes de front", alors qu'il observait un test de nouveaux équipements de défense par des militaires ukrainiens, a annoncé le ministère de la Défense britannique.
Il s'agit du premier membre de l'armée britannique tué en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022, a confirmé le ministère à l'AFP.
L.Costa--MJ