

Bill et Hillary Clinton assignés à comparaître au Congrès dans l'affaire Epstein
Une puissante commission du Congrès américain, à majorité républicaine, a annoncé mardi avoir assigné à comparaître l'ex-président démocrate Bill Clinton et son épouse, l'ancienne cheffe de la diplomatie Hillary Clinton, dans le cadre de son enquête parlementaire sur l'affaire du délinquant sexuel Jeffrey Epstein.
Alors que Donald Trump se trouve accusé depuis plusieurs semaines, jusque dans sa base électorale, de manque de transparence dans le dossier de ce financier mort en prison avant son procès pour crimes sexuels, le responsable républicain James Comer a déclaré avoir convoqué l'ancien président le 14 octobre, et l'ancienne cheffe de la diplomatie américaine le 9 octobre, pour répondre de leurs liens avec Jeffrey Epstein.
Six ex-ministres de la Justice ainsi que deux anciens chefs de la police fédérale, le FBI, ont également été assignés à comparaître pour des auditions allant de mi-août à mi-octobre sur le déroulé de l'enquête judiciaire sur le financier.
"De votre propre aveu, vous avez voyagé à bord de l'avion privé de Jeffrey Epstein à quatre reprises en 2002 et 2003", affirme la lettre adressée à Bill Clinton par James Comer, chef de la puissante commission parlementaire de supervision.
Sollicités par l'AFP, les services de l'ancien président démocrate de 78 ans n'ont pas répondu dans l'immédiat.
En ce qui concerne Hillary Clinton, qui fut candidate démocrate à la présidentielle de 2016, remportée par Donald Trump, l'élu explique: "Votre famille semble avoir eu des liens proches avec à la fois Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell", condamnée à 20 ans de prison pour exploitation sexuelle.
- Retour de flamme -
Pour le moment, on ne sait pas si le couple Clinton se pliera à cette assignation, hautement inhabituelle aux Etats-Unis.
Parmi les personnalités convoquées, figure notamment James Comey, ancien chef du FBI entre 2013 et 2017 et devenu bête noire de Donald Trump, qui l'a qualifié de "crapule" pour son rôle dans l'enquête sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016.
La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son procès pour crimes sexuels, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour étouffer un scandale éclaboussant des personnalités de premier plan.
Donald Trump, qui pendant sa campagne a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris parmi ses plus fervents partisans, après que son gouvernement a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.
Depuis la Maison Blanche tente d'éteindre la polémique.
Le numéro deux du ministère de la Justice, Todd Blanche, ancien avocat personnel de Donald Trump, s'est notamment rendu fin juillet dans la prison de Floride où était incarcérée Ghislaine Maxwell afin de l'interroger pendant une journée et demie.
L'ancienne mondaine new-yorkaise a ensuite été transférée dans une prison aux conditions de détention moins strictes au Texas, une décision condamnée par les démocrates qui ont accusé l'administration Trump d'accorder des faveurs à celle qui a été condamnée pour exploitation sexuelle.
- "Tordu" -
Alors que la commission dirigée par James Comer devait interroger Ghislaine Maxwell le 11 août, l'élu a indiqué que l'audition avait finalement été reportée sine die.
Donald Trump a demandé à plusieurs reprises à ses partisans de lâcher l'affaire Epstein. Il a également tenté de rediriger l'attention du public en ciblant son prédécesseur démocrate Barack Obama, accusé par la Maison Blanche d'avoir orchestré les accusations d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016.
Figure comme Jeffrey Epstein de la jet-set new-yorkaise dans les années 1990 et 2000, le républicain a cependant relancé les débats récemment sur la nature de sa propre relation avec le financier en fournissant une nouvelle version de leur rupture dans les années 2000.
Il a affirmé fin juillet que le litige portait sur des employées de son club Mar-a-Lago, en Floride, que Jeffrey Epstein aurait "prises".
La Maison Blanche assurait jusqu'à présent que Donald Trump avait chassé le financier de son club il y a une vingtaine d'années, après en avoir été très proche, pour s'être "comporté comme un tordu".
Mi-juillet, le Wall Street Journal avait en outre fait état d'une lettre salace attribuée à Donald Trump à l'intention de Jeffrey Epstein en 2003 pour le 50e anniversaire du financier. Le milliardaire dément en être l'auteur et a poursuivi le quotidien pour diffamation, lui réclamant plusieurs milliards de dollars.
V.Morandi--MJ