Monaco Journal - L'économie européenne résiste à Trump au premier trimestre

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L'économie européenne résiste à Trump au premier trimestre
L'économie européenne résiste à Trump au premier trimestre / Photo: Jean-Christophe VERHAEGEN - AFP/Archives

L'économie européenne résiste à Trump au premier trimestre

L'activité économique de l'Europe a résisté mieux que prévu en début d'année aux annonces intempestives de Donald Trump sur les droits de douane, mais l'impact des tensions commerciales devrait la maintenir dans une quasi-stagnation cette année.

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Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, a annoncé mercredi Eurostat.

Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% de janvier à mars pour les 20 pays partageant la monnaie unique, après +0,2% au dernier trimestre de 2024.

Pour l'ensemble de l'UE, la croissance a atteint 0,3%, après 0,4% d'octobre à décembre, selon l'office européen des statistiques.

Cette performance solide semble liée à des achats anticipés aux Etats-Unis, avant l'entrée en vigueur des taxes douanières en mars et avril. Mais pour l'ensemble de l'année, les perspectives restent ternes.

L'Union européenne est en pleines négociations avec l'administration américaine pour obtenir la levée des surtaxes. Elles atteignent pour l'instant 25% sur les automobiles, l'aluminium et l'acier et 10% sur l'ensemble des autres produits.

Le Vieux continent est enlisé depuis deux ans dans la stagnation, freiné notamment par la hausse des coûts de l'énergie consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Et le rebond attendu cette année s'annonce très limité...

Le 22 avril, le Fonds monétaire international a abaissé de 0,2 point ses prévisions de croissance pour la zone euro à 0,8% en 2025, après 0,4% en 2024, anticipant un impact des tensions commerciales.

- "Fort ralentissement" à venir -

"L'économie a commencé l'année sur une base plus solide que prévu. Néanmoins, nous prévoyons un fort ralentissement de la croissance au cours des six prochains mois, étant donné que les droits de douane américains introduits en avril affecteront l'activité", a commenté mercredi Franziska Palmas pour Capital Economics.

De nombreuses entreprises ont envoyé davantage de marchandises en début d'année, afin d'échapper aux taxes additionnelles instaurées par Donald Trump.

Ainsi, les exportations depuis l'Irlande vers les Etats-Unis ont bondi de 210% en février. Il s'agit à 90% de produits chimiques et pharmaceutiques.

La bonne performance de l'économie européenne au premier trimestre "est dû en partie à l'augmentation de 3,2% du PIB en Irlande, où l'impulsion donnée par l'anticipation des droits de douane américains a probablement été assez importante", note ainsi Mme Palmas.

Parmi les principales économies, l'Espagne s'est une fois de plus distinguée, avec une croissance du PIB de 0,6% par rapport au trimestre précédent.

La France, handicapée par l'instabilité politique et une cure de rigueur budgétaire en préparation, a en revanche encore plombé la zone euro, avec une croissance du PIB de seulement 0,1% de janvier à mars.

L'Allemagne (+0,2%) et l'Italie (+0,3%), bien que sous la moyenne européenne, ont fait nettement mieux que prévu. Contrairement à la France, ces deux pays profitent d'un secteur manufacturier très performant à l'international.

L'expansion en Europe "a probablement été soutenue par la poursuite de l'assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), ainsi que par l'augmentation de l'activité des exportateurs avant la mise en œuvre des tarifs douaniers américains", estime Sam Miley du Centre for Economics and Business Research (Cebr).

La BCE a abaissé ses taux le 17 avril pour la sixième fois d'affilée, en espérant contrer l'effet des tensions commerciales avec les Etats-Unis.

L'offensive tarifaire de Donald Trump pèse sur l'économie, avec un "risque de baisse des exportations, des investissements et de la consommation", a averti la présidente de l'institution monétaire Christine Lagarde, ajoutant que le climat financier dégradé pourrait freiner encore davantage l'activité.

P.Dubois--MJ