Monaco Journal - Russie: début du procès de l'attentat du Crocus City Hall qui avait fait 149 morts

Euronext
AEX 0.39% 888.32
BEL20 0.72% 4598.41
PX1 1.1% 7628.45
ISEQ 1.27% 11238.78
OSEBX 0.69% 1616.5 kr
PSI20 1.25% 7722.04
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -2% 3221.76
N150 0.81% 3637.02
Russie: début du procès de l'attentat du Crocus City Hall qui avait fait 149 morts
Russie: début du procès de l'attentat du Crocus City Hall qui avait fait 149 morts / Photo: Alexander NEMENOV - AFP

Russie: début du procès de l'attentat du Crocus City Hall qui avait fait 149 morts

Le procès à huis clos des auteurs et complices présumés de l'attentat du Crocus City Hall en Russie, qui a fait 149 morts et a été revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI), s'est ouvert lundi à Moscou, a constaté une journaliste de l'AFP juste avant le début de l'audience.

Taille du texte:

Le 22 mars 2024, des hommes armés avaient ouvert le feu dans cette salle de concert située à la périphérie de la capitale russe avant d'y mettre le feu, tuant 149 personnes et en blessant 609, l'une des pires attaques dans l'histoire récente de la Russie.

Au total, 19 personnes comparaissent depuis lundi devant un tribunal militaire de Moscou, dont les quatre assaillants présumés, originaires du Tadjikistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.

Juste avant que la salle d'audience soit évacuée pour le huis clos, une journaliste de l'AFP a vu certains des accusés dans la cage en verre réservée aux prévenus, les mains menottées dans le dos. Près de 30 rescapés étaient aussi présents au tribunal.

Les trois premières journées d'audience se dérouleront lundi, mardi et jeudi, selon le tribunal.

- échappée par miracle -

Tatiana Rouzanova, archiviste de 45 ans, a échappé au massacre "par miracle" le 22 mars 2024 car l'attaque a commencé avant qu'elle n'entre dans la salle de concert.

Elle est venue voir "de ses propres yeux" les accusés. "Je n'ai pas vu s'ils se sentaient coupables, ils avaient tous la tête baissée", raconte-t-elle à l'AFP.

"Ces gens doivent être punis", martèle auprès de l'AFP Ekaterina Klimenko, une quadragénaire qui a pu quitter la salle de concert attaquée, grâce à un homme au vestiaire.

Si elle continue de se rendre à des concerts, Mme Klimenko affirme désormais, tout le temps, "regarder instinctivement s'il n'y a pas de danger".

L'attentat avait été revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), reconnue comme "terroriste" en Russie, qui avait déjà ciblé le pays à plusieurs reprises par le passé.

Il avait provoqué une onde de choc en Russie, en plein conflit armé avec l'Ukraine. Les autorités russes avaient dans un premier temps assuré y voir également la main de Kiev qui a toujours démenti catégoriquement toute implication.

Fin mars, le Comité d'enquête russe avait conclu que l'attaque avait été "planifiée et organisée par les services secrets d'un Etat inamical", sans préciser de quel Etat il s'agissait.

Début mars, la justice américaine avait annoncé l'arrestation de Mohammad Sharifullah, un responsable de l'EI soupçonné d'être impliqué dans l'attaque du Crocus City Hall.

Près de la moitié des victimes de l'attaque ont été tuées par les fumées et le monoxyde de carbone dégagé par l'incendie déclaré dans la salle, et non par les tirs, a indiqué dimanche l'agence russe étatique TASS, citant des documents de l'enquête.

L'attentat avait provoqué une vague de xénophobie contre les ressortissants d'Asie Centrale en Russie, qui a durci depuis sa législation concernant les migrants.

Il a aussi déclenché un débat sur le rétablissement de la peine de mort, qui fait l'objet d'un moratoire en Russie depuis 1996.

A.Lorenzi--MJ